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Luca Carlevaris, ‘Le Fabriche e vedute di Venezia’, Bibliothèque nationale de France, département Estampes et photographie, PET FOL-VF-112, 1703
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Jean Frédéric d'Ostervald, ‘Vue de Genève, dans Voyage pittoresque de Genève à Milan, par le Simplon’, Bibliothèque nationale de France, Ub-71-Pet.fol, 1811
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Curran, Amelia, ‘Percy Bysshe Shelley’, © National Portrait Gallery, NPG 1234, 1819
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Thomas Phillips, ‘Lord Byron’, © National Portrait Gallery, NPG 142, 1835
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Lord Byron in 1813 by Thomas Phillips. Newstead Abbey.

Abstract

Cette notice explore les différents réseaux de sociabilité autour de la figure de Lord Byron dans les domaines artistique, sentimental et politique en retraçant les différentes étapes de son parcours à travers l’Europe. Depuis ses relations amicales nouées sur le sol britannique avec de jeunes prodiges de la littérature romantique (P.B. Shelley, Mary Shelley…) jusqu’aux rencontres sentimentales sur les rivages vénitiens et les affinités politiques autour du combat pour l’indépendance grecque, la vie de Byron s’enrichit de réseaux tissés à l’échelle européenne.

George Gordon Byron est né le 22 janvier 1788 à Londres. Après une première union qui a donné naissance à sa demi-sœur Augusta, son père, devenu veuf, s’est remarié avec Catherine Gordon de Gight dont l’équilibre psychique apparaît rapidement instable. Les époux séparés, le jeune Byron est élevé par sa mère à Nottingham. En 1798, il hérite du titre de lord ainsi que d’un manoir vétuste dans le comté de Nottingham. Il poursuit ses études à Harrow, où il acquiert une grande érudition ainsi qu’un goût développé pour les langues anciennes, la littérature anglaise et la poésie. Excellent élève, Byron est admis au Trinity College de Cambridge en 1805. Atteint d’une malformation du pied qui ne l’empêche cependant pas de pratiquer avec une grande énergie des sports comme l’équitation et la natation, le jeune homme s’abandonne à de multiples distractions au cours desquelles il découvre l’homosexualité en compagnie notamment de John Cam Hobhouse, le futur lord Broughton. Cette période est marquée par des amitiés passionnées. Le poète publie, en 1807, un recueil de vers intitulé Hours of Idleness, par ‘George Gordon Lord Byron, a minor’ qu’accueille une violente critique par la célèbre Edinburgh Review. Byron répond en écrivant, l’année suivante, English Bards and Scotch Reviewers, une satire contre des poètes romantiques établis comme Coleridge et Wordsworth. Byron s’installe à Newstead où il mène une vie de débauche qui inspirera la ‘sociabilité orgiaque’ en cours dans les cénacles de la génération romantique de 1820, en France : ‘la sociabilité romantique repose sur une tentation orgiaque à même de motiver la création littéraire’.1  Le 13 mars 1809, Byron entre à la Chambre des lords et, la même année, quitte l’Angleterre en compagnie de son ami Hobhouse. Le ‘grand tour’ mène les deux hommes en Espagne, au Portugal, à Malte et en Albanie où ils sont reçus, en 1809, par le chef de guerre Ali Pacha qui s’engagera contre les Turcs. Le célèbre portrait de Byron en costume traditionnel albanais immortalise ce séjour au cours duquel la sociabilité prend une part active dans le jeu des alliances politiques entre l’Angleterre, la France et la Grèce. Byron séjourne ensuite à Athènes ; il rencontre Andreas Lordos qui deviendra l’un des chefs de file de la guerre d’indépendance grecque puis il rejoint Constantinople. La découverte de l’Orient constitue alors une source d’inspiration poétique inépuisable. L’année 1812 est marquée par le succès qui place Byron au centre de la vie mondaine et de la sociabilité londonienne : l’aristocratie anglaise célèbre celui qui incarne le héros romantique et le mal du siècle. Le dandy fréquente notamment l’Alfred Club et le Watier;2  il devient l’ami de Thomas Moore, de Sheridan et de Thomas Campbell. Mais les amours tumultueuses avec Lady Caroline Lamb, en 1812, et avec sa demi-sœur Augusta Leigh qui donne naissance, en 1813, à Medora, ternissent une image publique que le mariage avec la très respectable Annabella Milbanke, en 1815, ne permet pas de restaurer. Fortement endetté et objet de multiples rumeurs, Byron, doit quitter l’Angleterre en 1816 après avoir divorcé.

  • 1. Théophile Gautier signale, dans son Histoire du romantisme […] : 'Nous admirions fort les prouesses du jeune Lord et ses bacchanales nocturnes dans l’abbaye de Newstead avec ses jeunes amis recouverts de frocs de moine dont les plis, en s’entr’ouvrant, laissait parfois deviner des blancheurs et des rondeurs féminines ; ces banquets où circulait, pleine d’une sombre liqueur, une coupe plus blanche que l’ivoire, effleurée par des lèvres de rose avec un léger sentiment d’effroi, nous semblaient la suprême expression du dandysme, par l’absolue indifférence pour ce qui cause l’épouvante du genre humain. Il est vrai qu’il nous manquait Newstead, les cloîtres se prolongeant dans l’ombre, le cygne se jouant dans l’eau diamantée sous un rayon de lune, peut-être bien aussi les jeunes pécheresses blondes, brunes ou même rousses', cité par Vincent Tavan, ‘La génération romantique : une sociabilité orgiaque’, Travaux & documents (Université de La Réunion : Faculté des Lettres et Sciences Humaines, 2012), p. 68-77.
  • 2. Lettre à M. Murray, 20 février 1816. Mémoires de Lord Byron, ed. Thomas Moore, trans. Louise Sw.-Belloc (Bruxelles : Louis Hauman et Comp. Libraires, 1830), t. 2, p. 317. ‘J’appartenais ou j’appartiens aux clubs et sociétés suivantes : l’Alfred ; le Cocotier ; le club de Watier ; l’Union ; le club de Racket, à Brighton ; du Pugilat ; des Hiboux ; du "Vole-de-Nuit" ; au club Whig, à Cambridge ; au club de Harrow ; au club (Politique) de Hampden, ; à celui des Carbonari, Italiens … ‘.

En Suisse, Byron se lie d’amitié avec le poète Percy Bysshe Shelley avec lequel il partage les mêmes déchirements romantiques.3

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Curran, Amelia, ‘Percy Bysshe Shelley’, © National Portrait Gallery, NPG 1234, 1819
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Curran, Amelia, ‘Percy Bysshe Shelley’, © National Portrait Gallery, NPG 1234, 1819

Il s’installe au bord du lac Léman avec la belle-sœur de ce dernier, Claire Clermont, qui lui donnera une fille, Allegra. Le couple reçoit de nombreux convives lors des soirées littéraires organisées à la villa Diodati. Les fêtes nocturnes qui sont alors à la mode reposent sur l’attrait de l’imaginaire romantique pour les mystères des nuits oniriques. Source de création littéraire, la sociabilité inspire ainsi à Mary, la future épouse de Shelley, Frankenstein ou le Prométhée moderne, un des chefs d’œuvre de la littérature fantastique, lors d’une tempête particulièrement violente au cours de laquelle Byron invite ses convives à écrire une histoire de fantôme tandis que John William Polidori, qui a suivi son ami depuis Londres, imagine la figure romanesque du vampire.

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Jean Frédéric d'Ostervald, ‘Vue de Genève, dans Voyage pittoresque de Genève à Milan, par le Simplon’, Bibliothèque nationale de France, Ub-71-Pet.fol, 1811
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Jean Frédéric d'Ostervald, ‘Vue de Genève, dans Voyage pittoresque de Genève à Milan, par le Simplon’, Bibliothèque nationale de France, Ub-71-Pet.fol, 1811
  • 3. Jean Perrin, Les structures de l’imaginaire shelleyen (Grenoble : PUG, 1973)

Pèlerinage incontournable pour tout amateur d'art et de littérature, le voyage en Italie constitue une référence absolue dans l'imaginaire européen. Au-delà du doux climat du Sud qui attire les Britanniques, le Grand Tour revêt un caractère culturel aussi bien que politique, diplomatique et linguistique, qui ouvre le champ des sociabilités. C’est avec une passion inédite que Lord Byron, comme le poète Percy Bysshe Shelley, vont entreprendre un circuit autour de la Méditerranée. Cette génération de poètes nés dans les années 1790, qualifiés par certains de ‘sataniques’, découvre une Italie idéalisée, avec ‘une vision européenne de la société et de la culture’.4  Byron part sans précepteur et si ‘l’Italie et sa capitale romaine restaient les objectifs prioritaires du périple […] ce voyage, alimenté par la lecture des classiques et par la rencontre avec les antiquités, obéissait à des logiques sociales et culturelles évidentes’.5  Après le séjour en Suisse en compagnie de Shelley et du docteur Polidori, son secrétaire et auteur du roman Le Vampire, ‘Lord Byron quitta sa patrie, et après avoir […] parcouru le Rhin et la Suisse, il choisit l’Italie pour son séjour, et y resta plus de sept ans’.6 C’est dans une capitale lombarde désireuse de se libérer du joug du royaume d’Autriche que Byron arrive en octobre 1816 avant de se rendre à Venise, où il s’installe de 1817 à 1819, et où il compose une partie des chants de Childe Harold (1812-1816) : ‘Hobhouse et moi avons séjourné quelque temps dans le nord de l’Italie, et depuis une quinzaine nous sommes à Venise où je passerai probablement l’hiver. C’est une ville que j’aime ; je m’y attendais depuis longtemps’.7

  • 4. Liliana Pop, ‘Le Grand tour de Shelley et la poésie de la Méditerranée’, Babel (no. 29, 2014), p. 162.
  • 5. ‘La poésie dans la construction d’une histoire culturelle du voyage. Autour du pèlerinage de Childe Harold de Lord Byron’, Sociétés et Représentations (vol. 1, no. 21, 2006), p. 207.
  • 6. Marquis de Salvo, Lord Byron en Italie et en Grèce (Londres : Treuttel et Würtz, Treuttel fils et Richter, 1825)
  • 7. Lettre du 27 novembre 1816 adressée à John Murray. Correspondance de Lord Byron avec P. B. Shelley, Lady Melbourne, Mr Hobhouse, Douglas Kinnaird, ed. John Murray (Paris : Plon, 1928), p. 36.

Byron mène une vie sociale autour de rencontres dans les salons des comtesses Albrizzi et Benzoni et prend part aux bals masqués et aux représentations théâtrales :

Venise me plaît autant que je m’y attendais, et j’attendais beaucoup, confie-t-il à Murray. C’est une de ces villes que je connais avant de les voir et, après l’Orient, le lieu du monde dont j’ai toujours le plus rêvé. J’aime la gaieté mélancolique de leurs gondoles et le silence de leurs canaux.8

Devenu l’un des hommes les plus prospères d’Italie, Byron s’installe dans le splendide Palazzo Mocenigo, où il mène une vie dissipée, cherchant ‘dans les ridotti et dans d’autres passe-temps à la vénitienne, un antidote à ses souvenirs’ (de Salvo 59).

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Luca Carlevaris, ‘Le Fabriche e vedute di Venezia’, Bibliothèque nationale de France, département Estampes et photographie, PET FOL-VF-112, 1703
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Luca Carlevaris, ‘Le Fabriche e vedute di Venezia’, Bibliothèque nationale de France, département Estampes et photographie, PET FOL-VF-112, 1703
  • 8. André Maurois, Don Juan ou la vie de Byron (Paris : Grasset, 2006), p. 285.

Il rencontre, dans le salon de la comtesse Benzoni, la jeune Teresa Guiccioli, une comtesse de dix-neuf ans mariée à un comte de cinquante-huit ans. Elle a pour frère Pietro Gamba, ‘l’un des membres les plus influents des carbonari, cette organisation clandestine opposée au pape et aux Autrichiens, favorable à l’instauration d’une république’,9  ce qui vaudra à Byron d’être étroitement surveillé par les autorités. Après son séjour vénitien, Byron s’installe à Ravenne en compagnie de la comtesse ‘à l’étage du Palazzo Giuccioli – et le comte au rez-de-chaussée. Cela correspondait à un nouveau type de relations entre Byron et Teresa, bien qu’elles fussent encore 'clandestines'’.10  Lors de son séjour italien, Byron correspond régulièrement avec des Britanniques, avec son fondé de pouvoir, Douglas Kinnaird, qui lui rend visite en 1817, ou encore avec John Cam Hobhouse avec qui il a déjà effectué un voyage en Grèce en 1809-1810. L’amitié de Byron avec le poète Shelley favorise des liens sociaux autour de la littérature et auprès de Britanniques en voyage, notamment à Pise, où Byron s’installe en 1821 au Palais Lanfranchi, avec la comtesse Guiccioli et la famille Gamba qui l’accompagne : ‘Me voici dans un vieux et fameux Palazzo féodal sur l’Arno, assez spacieux pour une garnison, avec souterrains creusés dans le sol et cellules dans les murs’,11  confie Byron en novembre 1821. De son côté, Shelley vit avec ses amis Edward et Jane Williams et fréquente son cousin Thomas Medwin : ‘Lord Byron est maintenant installé et nous sommes constamment en compagnie […] Je me lève, ou du moins me réveille de bon matin, lis et écris jusqu’à deux heures ; je dîne chez Lord B. et monte à cheval’.12

Le cercle de Pise autour des deux poètes inclut Claire Clairmont, la mère d’Allegra, fille illégitime de Byron, le Capitaine Daniel Roberts, le prince grec Mavrocordato, qui va régner en Valachie, une principauté danubienne à partir de 1719, ainsi qu’Edward John Trelawny, aventurier et biographe anglais et l’acteur homosexuel Sgricci, rencontré à Ravenne par Byron en 1820. Trelawny revient sur leur vie quotidienne : ‘Sommeil du matin, breakfast de l’après-midi, promenades à cheval dans la forêt, lectures du soir, conversations de la nuit. Shelley errait, amusé, dans cet immense palais’ (Maurois 339).

Les relations sociales à Pise sont ponctuées de brèves visites d’amis britanniques, dont John Hobhouse, Samuel Rogers, banquier, collectionneur et poète, ou encore John Scott, éditeur de la revue London Magazine. Byron accueille également l’éditeur de The Examiner, Leigh Hunt dans le but de fonder avec Shelley un journal, The Liberal. Or l’année 1822 est marquée par des drames, celui, en juillet de la noyade de Shelley, à l’âge de vingt-neuf ans, à bord de son yacht l’Ariel, alors qu’il se rendait à Lerici mais aussi le décès de la fille de Byron, Allegra, emportée par la fièvre dans son couvent. Tout en restant très étroitement lié avec les Hunt, Byron s’installe à Gênes et laisse à Pise la comtesse Guiccioli pour se retirer de la société.

  • 9. Daniel Salvatore-Schiffer, Lord Byron (Paris : Gallimard, 2015), p. 206.
  • 10. Joseph Barry, Ma sœur, ma douce sœur, Lord Byron et Augusta (Paris : A. Michel, 1989), p. 250.
  • 11. Vera Cacciatore, Shelley et Byron à Pise (Torino : Edizioni RAI, Radiotelevisione italiana, 1961), p. 18.
  • 12. Lettre adressée à T. L. Peacock en janvier 1822 (Cacciatore 45).

Le 16 juillet 1823, sensibilisé par son ami Shelley à la cause grecque, Byron quitte Gênes à bord de l’Hercule en compagnie de Pietro Gamba,13  le frère de Teresa. Il arrive à Céphalonie le 4 août et séjourne durant six mois sur l’île ionienne où il rencontre le gouverneur britannique, le colonel Napier. Après la perte des colonies américaines, la Grèce engagée dans la guerre d’indépendance contre l’empire Ottoman apparaît comme un territoire où il est possible d’investir.14

  • 13. Pietro Gamba, Relation de l’expédition de Lord Byron en Grèce, trad. J.T. Parisot (Paris : Peytieux, 1825)
  • 14. Robert Escarpit, ‘Byron, figure politique’, Romantisme (no. 7, 1974), p. 8-15.

Les réseaux épistolaires jouent un rôle central dans la création des comités de soutien philhellènes en Angleterre, en France, en Allemagne, en Suisse et au Danemark, la sociabilité participant à la construction et à la diffusion, à l’échelle européenne, d’un imaginaire qui repose sur l’idée d’un héritage transmis par les Anciens et sur la solidarité universelle qui unit les peuples à travers l’espace et le temps. L’amitié entre l’Anglais Jeremy Bentham qui organise l’expédition de Byron et le Français Jean-Pierre Brissot de Warwille15  témoigne des liens entre le comité grec de Londres et le comité parisien. Selon Hervé Mazurel, historien spécialiste des sensibilités et des affects, la guerre qui oppose les Grecs aux Turcs constitue ‘le moment philhellène de l’Occident romantique’.16  Avide d’aventures, le poète romantique sollicité par Edward Blaquière, le fondateur du comité philhellène de Londres, retrouve l’exaltation du jeune homme de 21 ans qui découvrit les terres helléniques dans le cadre du Grand Tour de 1810.17  La cause grecque18  cristallise l’attrait pour l’exotisme oriental, le goût de la liberté et l’idéalisme de l’héroïsme antique qu’a chanté, en 1822, Percy Shelley dans la préface du recueil poétique Hellas : ‘Nous sommes tous des Grecs. Nos lois, notre littérature, notre religion, nos arts prennent tous leurs racines en Grèce. Si la Grèce n’avait existé, nous aurions pu n’être encore que des sauvages et des idôlatres […]’19  Dans le deuxième chant de Childe Harold’s Pilgrimage, Byron  s’écrie avec fougue, dès 1812 : ‘Belle Grèce, triste relique d’une grandeur disparue, immortelle bien que tu ne sois plus […] Qui va se mettre à la tête de tes enfants dispersés ? Qui te délivrera d’un esclavage auquel tu n’es que trop habituée ? Qui te réveillera dans ta tombe ?’20  Dans le poème Enthousiasme qu’il dédie à André Chénier, Victor Hugo admirateur inconditionnel de Byron, portera sa voix sept années plus tard dans les Orientales, participant à la diffusion d’un imaginaire romantique qui traverse les siècles et les frontières : 

  • 15. Frederick Rosen, Bentham, Byron and Greece: Constitutionalism, Nationalism and Early Liberal Political Thought (Oxford: Clarendon Press, 1992)
  • 16. Hervé Mazurel, ‘Désirs de guerre et rêve d’Orient. Byron et les philhellènes dans la guerre d’indépendance grecque (1821-1830)’, Monde(s) (no. 1, 2012), p. 71-88.
  • 17. Roderick Beaton, Byron’s War, Romantic Rebellion, Greek Revolution (Cambridge : Cambridge University Press, 2013)
  • 18. Walter Bruyère-Ostells, ‘Le philhellénisme, creuset d’un romantisme politique européen ?’, in Gérard Raulet (ed.), Les romantismes politiques en Europe (Paris : Maison des Sciences de l’Homme, 2009), p. 417-439.
  • 19. Percy Bysshe Shelley, Hellas. Drame lyrique, trad. Tolan Dorian (Paris : Alphonse Lemerre, 1884)
  • 20. George Gordon Byron, Childe Harold, ed. Émile Chasles (Paris, Librairie Hachette et Cie, 1883), p. 71-72.

En Grèce ! en Grèce ! adieu, vous tous ! il faut partir ! Qu’enfin, après le sang de ce peuple martyr, Le sang vil des bourreaux ruisselle ! En Grèce, ô mes amis ! Vengeance ! Liberté ! Ce turban sur mon front ! Ce sabre à mon côté ! Allons ! Ce cheval, qu’on le selle !21

  • 21. Victor Hugo, ‘Enthousiasme’, in Les Orientales (Paris, Librairie de Hachette, 1858), p. 36.

Byron rejoint Missolonghi le 5 janvier 1824 où il fait alliance avec le général grec Alexandros Mavrokordatos qui fut pendant son exil à Pise, un élève de Mary Shelley avec qui il apprit l’anglais. La correspondance de Byron22  montre qu’il préfère Mavrokordatos à son rival Kolokotronis Androutsos qui a pourtant obtenu l’adhésion de son ami Edward John Trelawny. La vente en 1824 du domaine de Rochdale Manor a permis à Byron de recueillir des fonds pour former une brigade d’environ 250 hommes. Le 15 février 1824, alors qu’il projette d’attaquer avec Mavrokordatos la forteresse de Lépante aux mains des Turcs, il tombe malade et contracte une fièvre fatale. Après sa mort tragique, à l’âge de 36 ans, le 19 avril 1824, le destin du poète romantique, devenu un mythe, inspirera en France notamment Alfred de Musset, Alfred de Vigny, Alphonse de Lamartine et George Sand.23

  • 22. John Murray, Byron’s Letters and Journals (London : Leslie A. Marchand, 1973-1994)
  • 23. Edmond Estève, Byron et le romantisme français : essai sur la fortune et l'influence de l'œuvre de Byron en France de 1812 à 1850 (Paris : Librairie Hachette, 1907).
Cite this article
LE PAPE Isabelle & CHARRIER-VOZEL Marianne, "Lord Byron", The Digital Encyclopedia of British Sociability in the Long Eighteenth Century [online], ISSN 2803-2845, Accessed on 03/27/2024, URL: https://www.digitens.org/en/notices/lord-byron.html

Further Reading

Lansdown, Richard, Byron's Letters and Journals : a New Selection : from Leslie A. Marchand's Twelve-Volume Edition (Oxford: Oxford University Press, 2015)

Lauritsen, John, The Shelley-Byron Men: Lost Angels of a Ruined Paradise (Boston: Pagan Press, 2017)

Lennartz, Norbert, Byron and Marginality (Edinburgh: Edinburgh University Press, 2018)

Patanè, Vincenzo, The Sour Fruit: Lord Byron, Love & Sex (Roma: John Cabot University Press; Lanham: Rowman & Littlefield, 2019)

Rawes, Alan and Saglia, Diego, Byron and Italy (Manchester: Manchester University Press, 2017)

Seymour,  Miranda, In Byron's Wake: the Turbulent Lives of Lord Byron's Wife and Daughter: Annabella Milbanke and Ada Lovelace (London : Simon & Schuster, 2018)

Tuite, Clara, Byron in Context (Cambridge University Press, 2020)

In the DIGIT.EN.S Anthology